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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 14:35

 

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Je suis actuellement en pleine réflexion et tâtonnements en ce qui concerne mes méthodes éducatives. L’éducation bienveillante n’est pas facile à mettre en place. L'écart entre la théorie et la pratique est parfois énorme. Les jours avec et les jours sans se succèdent. Mon cerveau tourne à la vitesse grand V, cherchant sans cesse à se dépasser.

Chaque famille est unique. Nous n’avons pas le même caractère, ni les mêmes problèmes à résoudre. Ce que je dis dans ce blog est le résultat de mes recherches personnelles et de ce que j’essaye de mettre en place. Il ne s’agit en aucun cas d’une vérité absolue à suivre au pied de la lettre.

Je pense qu’il est important de préparer et d’aider nos enfants à assumer les conséquences de leurs actes. C’est encore difficile pour eux quand ils sont petits. N’ayons pas peur de nous abaisser en aidant nos petits à assumer. Imaginons que notre enfant casse les lunettes d’un de ses amis. Nous prendrions les choses en main, mettrions notre assurance en marche pour assumer la réparation des dégâts.  ...  Eh bien dans la vie courante, c’est pareil.

En cas de comportement inadapté :

Sans énervement (je crois que c'est l'élément le plus difficile à mettre en place), je me mets à la hauteur de mon enfant. Je le touche doucement pour établir un contact physique et capter son attention. Je le regarde sans sévérité. Il est jeune et je l’aime. Je suis là pour l’aider à assumer ses erreurs si c’est trop difficile pour lui tout seul. Je ne suis pas un chef autoritaire, mais un guide pour lui.

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exemple : Mon enfant vient de jeter à terre son verre en plastique rempli de jus de fruit.

Je n’ai pas besoin de m’énerver. Je garde dans un coin de mon cerveau que mon enfant vient de me lancer un signal que je dois prendre en compte. S’il a jeté son verre ainsi par terre, c’est que quelque chose ne va pas. Il a probablement envoyé d’autres signaux avant cela auxquels je n’ai pas été attentive, car mon attention était ailleurs. Mon enfant a donc cherché un autre moyen plus efficace de me ramener à lui.

Je suis ferme et en douceur, je demande à mon enfant de réparer sa bêtise. S’il ne veut pas, je le guide gentiment. « Viens, nous allons le faire ensemble. » Je lui donne une éponge et je l’aide à nettoyer.

Une fois le sol nettoyé, je reviens sur le signal que m’a envoyé mon enfant. Je lui donne toute mon attention. Veut-il jouer ? Veut-il un câlin ? Je ne pose pas forcément de question, mais je lui offre ma proximité, mon écoute et je
 
propose ce qui me parait adapté à la situation.

2.) Mon enfant vient de frapper son petit frère.

Je ne m’énerve pas. Je lui rappelle que c’est mal de frapper et je lui montre son petit frère qui pleure et qui a mal. Je lui demande de réparer : - consoler, demander pardon puis soigner (caresser ou faire un bisou magique sur l’endroit meurtri, si besoin mettre un pansement, etc…)

Ensuite, je vois avec l’enfant les causes du débordement, et ce qui aurait pu être mis en place pour l’éviter. Comme par exemple : si ton petit frère t’a pris la voiture, tu peux lui demander gentiment de te la rendre, ou tu peux m’appeler.
 
Si tu sens la colère qui monte, respire profondément. Etc…

Si l’enfant est trop énervé, il n’est peut-être pas tout de suite capable de réparer. Dans ce cas, on peut
 
séparer les deux enfants le temps que chacun retrouve son calme, puis passer à la réparation. Et parfois, les parents aussi ont besoin de garder (retrouver ?) leur calme ! ;)

La réparation est valorisante pour l’enfant, elle lui donne un rôle actif dans la résolution du problème. Peu importe s’il a l’air de s’amuser à nettoyer ou à mettre un sparadrap au petit frère. Ce n’est ni une récompense, ni une punition, mais un enseignement profond. L’enfant apprend petit à petit que les actes ont des conséquences : « Si j’ai renversé quelque chose sur le sol, je dois le nettoyer. Si je fais du mal à quelqu’un, je dois lui demander pardon et le soigner. »

C’est en plus une première base en vue de « at Tawbah », le repentir :

1.) J’arrête l’interdit.
2.) Je regrette sincèrement de l’avoir commis.
3.) Je fais l’intention ferme de ne plus recommencer.
4.) Le cas échéant, je répare (demande de pardon, soin, restitution en cas de vol, etc..)

At Tawbah est un processus fondamental dans le cheminement de tout musulman.

Les enfants aiment la douceur et la justice. Comme ils apprennent essentiellement par imitation, si nous nous comportement ainsi avec eux, on peut espérer que petit à petit, eux aussi se comporteront ainsi.

Les punitions :

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Lorsque je punis mon enfant, en l’envoyant par exemple dans sa chambre, je le rends passif.

Une fois dans sa chambre, l’enfant ressent souvent un sentiment de révolte. En général,il ne se dit pas « Mince, j’ai mal agit. », mais plutôt « Mince, je suis puni, c’est injuste, papa/maman est méchant/e. »

Mettre en place la notion de conséquences et réparation n’est pas une chose facile. Les débuts sont souvent chaotiques. On manque de repère, on manque de constance, et on a l'habitude d'être énervé ou agacé face aux comportements inadaptés.

J’ai remarqué que les jours où je suis calme et détendue, je suis  maintenant capable d'appliquer le principe de réparation tout en restant très douce. Mais d’autres jours je suis fatiguée et sur les nerfs, et j’envoie ma fille dans sa chambre en criant…

Peu m’importe de ne pas réussir tous les jours. Comme pour toute nouvelle chose, il faut de l’entraînement. Si je renonce sous prétexte que j’échoue, cela veut dire que je n’entreprendrai plus rien dans ma vie. Toutes les choses que je sais faire, j’ai dû les apprendre. Pour un enfant, apprendre à marcher ou à boutonner une chemise nécessite beaucoup d’échecs et de recommencement. Nous sommes passés par là, et comme tous les enfants, nous étions motivés et résolus à avancer. Apprendre à devenir un parent bienveillant passe par cela aussi.

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commentaires

G
Bonjour, <br /> Vous avez bien fait de partager ces conseils. Une chose est sûre, j'ai la ferme intention de prendre exemple sur ces méthodes éducatives.
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U
Bonjour, la parentalité est un chemin plein de travail sur soi. Il faut être persévérant et pas mal de tâtonnements pour réussir à trouver ce qui nous correspond et réussir à sortir de nos vieux schémas, mais cela en vaut largement la peine. Au plaisir de vous lire.
M
Baralakah ou fiki pour ce partage!<br /> Je suis actuellement à la recherche d'une éducation non violente, notamment après avoir lu "Mes Enfants" du Cheikh Salem Al Ajmi, livre que je conseille.
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F
Ahlala, on en est toutes là... J'ai beaucoup aimé le parallèle avec le repentir. J'essaierai de mettre ça en pratique (surtout rester calme, tu as raison, c'est parfois le plus difficile)
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U
<br /> Oui, on est nombreuses dans cette démarches, et ce n'est pas facile d'y trouver ses marques... :) désolée de ne pas t'avoir répondu la dernière fois pour la vidéo. Ces derniers mois ont été très<br /> intenses pour nous. Entre un décès dans la famille et diverses choses à régler je ne savais plus trop où donner de la tête.. J'espère que tu vas bien en tout cas.<br /> <br /> <br />
D
Salam alaykoum<br /> Ton article me parle tellement, je suis dans cette démarche également, qu'Allah nous facilite ! C'est un véritable jihad... Cela fait toujours du bien de te lire barakAllahou fik
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U
<br /> Wa alaykoum salam. Amin wa fik, merci pour tes doua, j'en ai bien besoin... Et oui, comme tu le dis, c'est un vrai jihad... :) moi aussi j'apprécie te lire.<br /> <br /> <br />