Avant la naissance de notre girafon, je pensais que l'arrivée d'un deuxième bébé était toujours beaucoup plus facile. Je m'imaginais qu'en tant que parents aguerris, expérimentés, nous serions moins perdus et moins inquiets. D'ailleurs, j'avais souvent entendu dire : "Le deuxième bébé, c'est beaucoup plus facile."
Mais lorsque notre deuxième bébé est arrivé (le girafon), j'ai changé d'opinion... Il faut dire que les premiers mois, c'était un bébé "qui pleure". Enfin, un bébé qui n'arrête de pleurer que lorsqu'il est au sein ou lorsqu'il dort, quoi! J'étais complètement prise au dépourvu.
Bon. C'est normal qu'un tout petit bébé pleure beaucoup.
Pourquoi mon bébé pleure?
Juste après la naissance, le nouveau-né doit s'habituer à une toute nouvelle situation :
- Il passe d'un milieu aquatique à un milieu aérien, et ressent la pesanteur.
- Sort d'un milieu à la température constante de 37 °C, pour découvrir une température instable.
- Il découvre la respiration, ses poumons s'ouvrent et se remplissent d'air.
- Il se met à digérer, ce qui entraine souvent des gênes intestinales, ou tout simplement une sensation étrange à l'intérieur de lui.
- Il découvre aussi les sensations de manque : la faim, la soif, la séparation avec le corps de sa mère.
- Il doit apprendre à téter, se nourrir.
- Il découvre la lumière, et la vue.
- Il entend les sons de manière franche.
Ce sont des bouleversements énormes, dont on ne mesure certainement pas toute l'ampleur. (Et pourtant, on est tous passés par là...)
De façon non exhaustive (Ce serait difficile de l'être..), le nouveau-né peut pleurer pour plusieurs raisons :
- Il a faim.
- Il a sommeil.
- Il a mal au ventre. (Les coliques sont fréquentes les premiers mois.)
- Il a mal quelque part (je pense par exemple aux bébés "blessés" lors de l'accouchement.).
- Il a un reflux gastro-oesophagien (RGO).
- Il est intolérant au lactose issu des produits laitiers consommés par sa mère. (IPLV)
- Il pleure pour se décharger, se défouler, libérer son énergie : les pleurs du soir.
- Il a besoin d'être rassuré, réconforté
- Il a un désagrément (froid, trop chaud, sa couche est pleine, il a besoin de roter, ...)
- C'est un bébé aux besoins intenses. (BABI)
- Les pleurs ne sont pas expliqués.
(1)
Chez nous, c'était un vrai problème :
Notre girafon pleurait vraiment trop pour que cela nous paraisse "normal". C'était un bébé qui ne faisait que pleurer lorsqu'il était éveillé. Le sein ne le calmait pas en dehors des moments où il avait vraiment faim, et il était quasiment impossible de communiquer avec lui. Il passait son temps sur moi, dans mes bras, dans l'écharpe, etc... je ne pouvais absolument pas le poser. Par moment, je me demandais si je n'allais pas devenir sourde à force de l'entendre hurler dans mes oreilles... La situation devenait vraiment difficile, et nous nous sommes mis à chercher une cause et une solution au "problème".
Il a peut-être un RGO (reflux gastro-oesophagien)?
C'est souvent ce que suggèrent les parents dont le bébé souffre ou a souffert de ce trouble. Il faut dire que c'est un problème assez fréquent, car le système digestif du bébé est encore très immature.
Du coup, je me suis renseignée sur les différents symptômes du RGO. Je suis tombée sur plusieurs listes faites par des parents dont l'enfant avait un RGO. Ils avaient rassemblés tous les symptômes qu'ils avaient observés chez leur bébé.
voici cette liste :
1.) Signes digestifs :
- Après deux ou trois semaines de vie, l'enfant devient grognon, irritable, semble anxieux.
- Régurgitations particulièrement douloureuses et survenant très loin des repas.
- Rots douloureux (grimaces, pleurs) et surviennent à tout moment de la journée, même à distance des tétées.
- Protrusion de la langue : l'enfant tire la langue en grimaçant, avec hyper salivation.
- Intolérance absolue à la position couchée, le bébé veut toujours être en position verticale.
- Douleurs digestives.
- L'enfant n'est jamais paisible entre les tétées : communication difficile voir inexistante avec les parents.
- Les douleurs sont plus fortes en fin de journée
2.) Difficultés alimentaires :
- L'enfant tête mal, comme s'il ne savait pas téter.
- Les repas sont pris en plusieurs fois : le bébé a faim mais cesse de téter rapidement.
- Le bébé est agité durant la tétée, se cambre, se jette en arrière et pleure.
- L'enfant semble mâcher un chewing gum entre les repas
- Intolérance aux aliments acides s'ils ont été introduits : jus de fruits, etc..
3.) Difficulté de défécation :
- Pseudo constipation : nécessite de "pousser" même pour des selles molles.
- Possibilité de constipation avec des selles vraiment dures.
4.) Signes respiratoires :
- Rhinite en permanence qui fait "ronfler" le bébé.
- Rhinopharyngite à répétition dès les premières semaines de vie
- Toux quinteuse, surtout la nuit.
- Impression que le bébé s'étouffe avec ses glaires.
5.) Hyper extension de la tête :
- Le bébé lance sa tête en arrière
- Peut avoir un torticolis.
Après avoir lu cette liste, j'ai trouvé que mon bébé avait énormément des symptômes décrits. Comme un peu tous les bébés lors des premières semaines de vie, il faut dire... Cela m'a donné l'impression que certains symptômes d'autres problèmes avaient été mélangés avec les symptômes typiques du RGO.
En effet, certains des symptômes décrits ici peuvent être également des symptômes de coliques du nourrisson. Ils peuvent également être des symptômes d'un RGO léger et physiologique, ne nécessitant pas forcément un traitement. Et ils peuvent aussi être la preuve d'un mal-être du bébé, mais pas forcément en lien avec un RGO.
Il est prouvé qu'énormément de bébés sont traités abusivement pour un RGO. Dans certains cas, les parents démunis face à leur bébé qui pleure cherchent absolument une cause et un traitement pour cet état qui leur échappe. Certains médecins vont dans leur sens et traitent leur bébé pour RGO. Cela calme l'angoisse des parents, on a mis un mot sur le problème, et on va faire une action : donner un médicament. Cela aboutit à ce que l'enfant prend des médicaments qui ne lui servent à rien, et qui peuvent avoir des répercussions négatives sur lui.
Le RGO nécessite réellement d'être traité seulement lorsqu'il est si douloureux que l'enfant cesse de s'alimenter et ne prend plus de poids, voir même commence à en perdre.
Bien-sûr, j'imagine que si le bébé pleure sans instant de répit à cause de ce problème, il faudrait également envisager un traitement pour son propre confort. Mais encore faudrait-il être sûr que la cause du problème est bien un RGO..
Attention donc à ne pas traiter abusivement son bébé..
Voici les signes que mon bébé présentait :
- Pleurs sans arrêt lorsqu'il était éveillé.
- Jamais paisible entre deux tétées, sauf endormi.
- Refus de la position couchée.
- Impossibilité de communiquer avec lui, trop "pris" par les pleurs.
- Douleurs digestives permanentes.
- Il regurgitait souvent, mais sans signe de douleur apparent au moment-même.
- Il tirait souvent la langue, mais sans grimacer.
- Gaz et rots très fréquents dans la journée.
- Hyper extension de la tête.
Franchement, on aurait pu croire à un RGO, non?? Eh bien cela n'en était pas un. Pourtant, mon bébé ne se sentait pas bien, c'est certain..
Grâce aux conseils de ma pédiatre, qui avait l'air de s'y connaître sur ce coup-là, je n'ai pas cherché à traité le girafon, qui prenait malgré tout cela suffisamment de poids.
C'est un BABI (un bébé aux besoins intenses)?
Alors là aussi, je me suis un peu renseignée.. Et voici ce que j'ai trouvé :
Le BABI est (1) :
- Hypersensible à son environnement, il sursaute souvent
- Exigeant : il donne un sentiment d'urgence à ses plaintes et ne se calme que lorsqu'il obtient ce qu'il demande.
- Intense : tous ses sentiments sont exacerbés, il ne pleure pas, il hurle.
- Imprévisible.
- Hyperactif.
- Il réclame le sein et les bras en permanence.
- Inépuisable.
Dans un premier temps, mon girafon était aussi effectivement comme ça. Donc je me suis dit : Ok, c'est peut-être un bébé aux besoins intenses. Mais en même temps, il avait tout le temps mal au ventre, c'était flagrant. La faute aux coliques du nourrisson??
Je tiens à dire que même s'il s'avère qu'un bébé est effectivement un "BABI", il faut tout de même toujours chercher s'il n'y a pas une cause particulière, physiologique ou non, à des pleurs intenses.
J'ai aimé ce passage, trouvé sur un blog dédié aux BABI :
"C’est une catégorie de bébé qui demande sans arrêt de l’attention. Si vous avez fait la démarche de vous renseigner à ce sujet, c’est que vous aviez des raisons de le faire, rien que le fait de vouloir chercher une solution signifie que vous avez à faire à un bébé aux besoins intenses.
D’autres parents sont dans le même cas que vous, quel soulagement !
Attention toutefois, ne vous reposez pas sur vos lauriers, un enfant ne pleure pas sans raison. Il ne hurle pas sans raison. Il ne s‘empêche pas de dormir sans raison. Il ne vous empêche pas de prendre votre minimum de repos vital par pur plaisir, ou parce qu’il est hypersensible ou de nature maussade. Non. Il y a une cause à son comportement et il vous crie de l’aider." (2)
Les coliques du nourrisson :
Là aussi, j'ai fait mes petites recherches..
En gros, les causes sont inconnues d'après les experts de la santé publique. Cela peut durer jusqu'à l'âge de 5 mois. Ma pédiatre me disait que d'après elle, les bébés n'avaient pas mal lors des coliques, d'après elle, ils sont simplement contrariés par une gêne et protestent. Elle me conseillait donc d'expliquer au girafon qu'il était en train de digérer ou de faire caca...
Enfin, en voyant mon bébé se tordre de douleur en poussant des cris perçants, je voyais clairement qu'il souffrait et je n'ai pas tenu compte de sa remarque disant qu'il n'avait pas mal.
Globalement, les symptômes des douleurs digestives sont les suivants :
- Le bébé pousse des cris perçants.
- Son visage est crispé et rouge.
- Il se tord et se débat.
- Il agite ses jambes, les tend brusquement puis les replie.
- Il émet souvent des gaz ou des selles dans ces moments-là, qui peuvent sentir l’œuf.
- Rien ne le calme.
On attribue souvent les coliques du nourrisson à une immaturité du système digestif. Une diététicienne de la maternité dans laquelle je travaillais m'avait dit que les gaz provenaient de la fermentation des éléments non digérés qui transitaient dans les intestins. D'après elle, les éléments contenus dans le lait maternel étant déjà digérés par la maman, ce qu'elle mangeait n'avait pas d'incidence sur le transit du bébé.
Est-il intolérant au lactose issu des produits laitiers de vache?
Cependant, j'ai vu que beaucoup de mamans affirmaient d'expérience que le fait d'enlever certains aliments de leur alimentation améliorait la digestion de leur bébé. Et en particulier, en supprimant le lactose contenu dans les produits laitiers de vache.
BarbeDrue m'a demandé d'arrêter les produits laitiers de vache pendant une semaine. Au départ, j'étais vraiment très réfractaire.. J'aime énormément les produits laitiers. Je pourrais en manger toute la journée. Ca m'a paru un sacrifice énorme, et j'étais persuadée que c'était complètement inutile.
Et pourtant... Une fois mes aprioris dépassé et l'expérience tentée, il s'est avéré que c'était bien ça..
Avec le girafon, c'est très très facile à démontrer.. Il suffit qu'un matin je boive deux verres de lait, ou que je mange deux fromages blancs... La suite est toujours la même : l'après-midi et la nuit suivantes sont terribles. Bébé crispé et qui n'arrête pas de crier. Nuit entrecoupée de pleurs... Rien de tel comme motivation pour stopper les produits laitiers!
Peu de temps après, j'ai aussi pris conscience de toutes les polémiques autours des produits laitiers, et je pense que c'était plutôt une bonne chose pour moi de passer par tout ça pour me réveiller à ce sujet-là. (cf : Alimentâtonnements ... )
Bref. Voila. J'ai enfin trouvé le réel problème. Mon bébé ne supporte pas le lactose issu du lait de vache.
Voici un extrait d'un témoignage trouvé toujours sur le blog spécialement dédié aux "BABI" :
" Danièle Starenkyj a une théorie qui dit que si les mères qui allaitent ne consommaient aucun Produit Laitier issu de la Vache, leurs bébés n'auraient pas de coliques. Ça me parait gros, et pourtant, qui sait comment aurait été notre vie à ce moment-là si on avait déjà mis le doigt sur l'intolérance de notre fille?" (2)
Si vous vous poser la question et que votre bébé est allaité à 100 %, voila comment procéder très facilement pour savoir si c'est bien le cas :
1.) Pendant une semaine, supprimez complètement les produits laitiers de votre alimentation (vache, brebis, etc...). Soyez très stricte à ce sujet.
2.) Au bout de la semaine, faites le bilan : mieux, ou pareil?
3.) Continuez la diète encore une semaine supplémentaire.
4.) Après cette deuxième semaine passée, réintégrez brutalement et en grande quantité les produits laitiers. Par exemple, buvez d'un coup deux verres de lait. Puis, observez. Votre bébé allait beaucoup mieux et se tord de nouveau de douleur pendant toute la journée?? Il est probablement intolérant au lactose issu des produits laitiers que vous consommiez.
Et si vous supprimiez complètement les produits laitiers de votre alimentation le temps de l'allaitement? Votre vie et celle de votre bébé pourrait bien s'en retrouver changée. C'est ce qui s'est passé pour notre girafon. :)
Pour conclure :
Le diagnostique de RGO est trop souvent posé, et trop de bébés sont traités abusivement. Il faut garder à l'esprit que les médicaments peuvent avoir des répercussions négatives.
On ne devrait traiter un bébé pour RGO seulement dans le cas où il cesserait de s'alimenter et de prendre du poids. Dans le cas où le bébé pleure sans pouvoir se calmer tout en prenant du poids, il faudrait certainement aussi traiter le RGO, à condition d'être sûr qu'il s'agit bien de ce trouble.
On devrait aussi peut-être commencer par une solution sans aucune répercussion négative : Supprimer les produits laitiers de l'alimentation de la maman allaitante pendant une dizaine de jours, pour voir si un changement positif se produit. Il est possible de combler les besoins en calcium avec d'autres aliments. (voir : Alimentâtonnements ... )
Dans le cas de coliques du nourrissons très intenses et qui durent, on devrait vraiment faire le test de supprimer momentanément les produits laitiers de l'alimentation de la maman qui allaite. Au départ, j'étais très réfractaire et je ne croyais pas du tout à cette solution. Mais suite à mon expérience, je me rends compte que c'est vraiment quelque chose à essayer. Cela peut faire toute la différence.
Voilà, bonne suite à toutes et à tous, en espérant vous avoir donné quelques pistes susceptibles de vous aider à aider votre bébé...
PS : Merci à toutes celles et ceux qui auront lu l'article en entier, et compris le propos principal, et désolée pour certaines erreurs de formulation, que j'ai corrigées par la suite... ;)
NOTES :
(1) : J'ai choisi de supprimer la partie liée aux problèmes des premiers jours, car j'ai réalisé après coup qu'elle n'était pas vraiment en lien avec la problématique principale de l'article. C'est pourquoi les commentaires sembleront peut-être hors contexte à présent.
(2) : source : cote-momes.com
(3) : leblogdesbabi.blogspot.fr