C'est drôle... Il y a quelques jours, sur facebook, une de mes contacts affichait sur son profil :
« Je suis une maman porteuse et j'assume !!
1. En station debout je bouge doucement même sans avoir de bébé sur moi en écharpe de portage.
2. Un joli motif dans un tissu, vêtement, tapis, ... me fait baver, j'y vois une écharpe de portage potentielle.
3. Il y en a partout, au cas où : dans la voiture, la chambre, sur le canapé, sur le porte-manteau, ...
4. Je trouve toujours de bonnes raisons pour craquer sur une nouvelle écharpe !! »
Bizarrement, malgré le fait que je porte mon bébé de façon intensive, je ne me reconnais pas du tout dans ce discours. Pour commencer, j'utilise quasiment tous les jours la même écharpe. J'en ai une deuxième que j'aime moins, ce qui me permet de laver la première lorsque c'est vraiment nécessaire.
Je trouve vraiment inutile d'avoir 36'000 écharpes. La mienne est grise, je peux l'assortir avec quasiment tous mes vêtements. On est vraiment trop influencées par notre société de consommation, qui nous pousse (entre autre dans le portage) à acheter toujours plus sans avoir une réelle nécessité de le faire.
En ce qui concerne le fait de bouger doucement... Chez moi c'est plutôt le contraire. Je dois dire que j'ai tendance à toujours marcher vite, avec ou sans écharpe. La principale différence, avec ou sans écharpe, c'est dans le gabarit. On passe ou on ne passe pas, plus difficilement avec un bébé sur le ventre ou sur le dos. C'était pareil quand j'étais enceinte.
Il y a une dizaine de jours, j'ai fait une découverte incroyable!
Je suis devenue légère comme le vent. Je cours comme une gazelle. ... Quand je ne porte pas mon girafon. :)
Mais je ne m'en rends pas compte souvent, car il est quasiment toujours dans l'écharpe quand je sors. Il y a quelques jours, nous sommes allés faire des papiers à la mairie. En famille : la poussinette dans sa poussette, le girafon dans son écharpe, BarbeDrue et moi.
Il s'est avéré qu'il manquait un document. BarbeDrue s'est proposé pour aller vite le chercher chez nous. J'étais tentée, mais je ne savais pas exactement où lui dire de chercher. J'ai donc préféré y aller moi-même.
Pour gagner du temps, je lui ai refilé le girafon (quasiment 8 kilos maintenant!), et je suis partie. A pied, comme on était venus. (On habite près de la mairie.) Je me suis dit que pour aller plus vite, j'allais essayer de courir sur le chemin, autant que possible.
Je me suis mise à courir, j'avais l'impression de faire des bonds de géant. On aurait dit que l'apesanteur s'était réduite, un peu comme si j'avais atterri sur la lune. Je voulais courir à petite foulée pour arriver à tenir jusqu'à chez nous. Mais impossible de ralentir, j'allais vite! Je me suis dit que ce n'était pas raisonnable, que je ne tiendrais pas très longtemps à cette allure-là.
Je doublais les gens, légère, légère, toute étonnée de mes capacités inattendues... Je ne me suis pas arrêtée. En arrivant chez nous, j'étais fière!! J'avais l'impression d'être devenue une super sprinteuse, sans même m'en être aperçue!!
Bref. J'ai fait l'aller retour en courant. (Bon, j'avoue, au retour j'allais un peu moins vite, quand-même.)
Quelle sensation de légèreté et de liberté, quand on court dans la rue sans avoir 8 kilos sur le ventre!!! (Essayez un peu de courir avec votre bébé dans l'écharpe... Vous aurez plutôt l'impression d'être un hippopotame essayant de s'envoler...)
J'en ai conclu que le portage intensif, en plus de tous les avantages qu'on peut évoquer comme le lien entre le porteur et son enfant, ça muscle! ;)